Lombalgies chroniques : physiothérapie, convivialité
Chez 60 patients souffrant de lombalgies chroniques, cette étude randomisée et contrôlée avec 6 mois de suivi dans le temps, comparant des exercices d'extension lombaire pour 1 groupe et des exercices sur Powerplate pour l'autre groupe, a montré une réduction significative et comparable de la douleur dans les 2 groupes avec un temps de traitement diminué dans le groupe Powerplate et un plus grand confort.
Titre : Treatment of Chronic Lower Back Pain with Lumbar extension and Whole-Body Vibration Exercise : A randomized controlled trial
Auteurs : RITTWEGER, JUST, KAUTZSCH, REEG & FELSENBERG
Lieu de l'étude : Freie Universität Berlin - Pain Centre, Berlin (Allemagne)
Référence de publication : SPINE 2002, 27(17), p 1829-1834
Etude numéro : 18
Résumé :
Dans les pays occidentaux, les lombalgies chroniques constituent un problème majeur de santé publique. En Allemagne par exemple, le mal de dos chronique est un des motifs majeurs de retraite prématurée. On pense que les lombalgies chroniques résultent de douleurs aigues des muscles et du conjonctif qui persisteraient dans environ 30% des cas et deviendraient chroniques. Cela survient en général sans lésions spécifiques ni symptômes qui pourraient être retrouvés par imagerie ou techniques neurophysiologiques. A coté des facteurs somatiques, les facteurs psychologiques et sociaux jouent un rôle important dans le passage à la chronicité. On considère donc souvent que les lombalgies chroniques ne sont "pas spécifiques". La physiopathologie des lombalgies chroniques n'est pas claire ni ses critères de diagnostic. A coté des sensations douloureuses, on retrouve généralement chez ces patients une flexibilité lombaire diminuée, la flexion-relaxation et l'équilibre statique des sujets en bonne santé étant également diminués. On admet généralement que le système musculaire tout comme les tissus conjonctifs et le système neural sont impliqués dans la physiopathologie des lombalgies chroniques. Une considération souvent répétée est que différents dommages initiaux pourraient conduire à un hypertonus musculaire, et de là à une circulation inadéquate qui déclencherait et augmenterait les douleurs. Au long cours cela conduirait à l'immobilisation, suivie par l'atrophie musculaire puis au passage à la chronicité des douleurs. Bien que la thérapie par exercice physique soit sans bénéfice au stade aigu, certains types d'exercice paraissent efficaces une fois la douleur devenue chronique : l'entraînement médical en résistance, le stretching ou des exercices librement choisis, l'extension lombaire en particulier. Si les vibrations sont considérées comme un facteur de risque dans l'industrie, les vibrations (VbX/WBV) utilisées en physiothérapie dans le sport, en gériatrie ou en rééducation, pourraient déclencher des réflexes d'étirement des muscles du tronc et donc activer et stimuler ces muscles.
Objectif de l'essai :
L'objectif de cet essai était de comparer les exercices d'extension lombaire et les exercices par vibrations WBV dans le traitement des lombalgies chroniques. 60 patients d'âge moyen 51,7 ans, souffrant de lombalgies chroniques (CBLP) sans affections "spécifiques" du rachis, avec des douleurs durant depuis 13,1 ans en moyenne, pratiquaient soit une extension lombaire isodynamique soit des exercices par vibrations VbX/WBV pendant 3 mois. Les mesures portaient sur le couple d'extension lombaire, la sensation douloureuse par échelle visuelle analogique et le handicap lié à la douleur par "pain disability index".
Figure 1. Sensation de douleur, évaluée sur une échelle de 0 et 10, pendant 12 semaines d'exercice.
Résultats :
Une diminution significative et comparable de la sensation de douleur et du handicap lié à la douleur a été observée dans les 2 groupes. Le couple d'extension lombaire augmenta significativement dans le groupe vibrations (30,1 Nm/kg) mais plus significativement dans le groupe d'extension lombaire (+59,2 Nm/kg; SEM 10,2; p<0,05). Aucune corrélation ne fut trouvée entre le gain de couple d'extension lombaire et la levée de la douleur ou le handicap lié à la douleur (p> 0,2).
Conclusion :
Les données actuelles indiquent qu'une musculature lombaire faible n'est probablement pas la cause exclusive des lombalgies chroniques. Différents types de thérapie par l'exercice physique tendent à donner des résultats comparables. Chez 60 patients souffrant de lombalgies chroniques, cette étude randomisée et contrôlée avec 6 mois de suivi dans le temps, comparant des exercices d'extension lombaire pour 1 groupe et des exercices sur Powerplate pour l'autre groupe, a montré une réduction significative et comparable de la douleur dans les 2 groupes avec un temps de traitement diminué dans le groupe Powerplate et un plus grand confort.
WBV* = whole-body vibrations = vibrations thérapeutiques